1. Qui peut rompre un contrat d’agent commercial ?
La rupture du contrat peut intervenir :
- À l’initiative de l’agent : départ, reconversion, différend...
- À l’initiative du mandant : stratégie commerciale, faute de l’agent, baisse de performance...
- D’un commun accord, avec ou sans indemnité
⚖️ L’article L134-11 du Code de commerce encadre la rupture. Il précise que l’agent a droit à réparation sauf faute grave ou accord contractuel spécifique.
📎 Source : Légifrance – Article L134-11
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2. À quelles conditions peut-on rompre ?
Certaines causes sont valables, d’autres non :
- ✅ Perte de marché, réorganisation, mésentente persistante, retrait du dirigeant
- ❌ Caprice du mandant, rupture orale, non-respect du préavis, rupture discriminatoire
💡 À noter : même si c’est l’agent qui met fin au contrat, il peut parfois prétendre à une indemnité, si le départ est provoqué par un comportement fautif du mandant (VD Avocat).
3. Indemnité de fin de contrat : droits et calcul
L’indemnité compense la perte de clientèle et de chiffre d’affaires générés par l’agent pour le mandant.
- En général, elle est équivalente à deux années de commissions brutes (moyenne observée et validée par la jurisprudence – Deloitte Avocats).
- Le calcul prend en compte : ancienneté, progression du CA, secteur, conditions du départ.
- L’indemnité est soumise à fiscalité, sauf exceptions.
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4. Préavis : que dit le Code de commerce ?
Durée du préavis selon l’ancienneté (H3) :
- 1 mois la première année
- 2 mois la deuxième
- 3 mois à partir de la 3e année
Le préavis doit être écrit, et non respecté, peut ouvrir droit à indemnisation.
📎 Réf. : Article L134-11 alinéa 2 – Service-Public.fr
5. Faute grave : quelles conséquences ?
La faute grave prive l’agent de toute indemnité de rupture. Mais attention : la faute doit être objectivée :
- Vol, détournement, concurrence déloyale
- Désobéissance manifeste ou falsification
❌ Une simple baisse de résultats ne suffit pas.
⚠️ Selon Aumans Avocats, la faute grave doit être prouvée par le mandant et non simplement évoquée.
6. Clauses à surveiller dans votre contrat
Certains contrats intègrent des clauses :
- Clause de renonciation à indemnité (souvent invalidée par les tribunaux)
- Clause de non-concurrence post-contrat : limitée dans le temps et la zone
- Clause de préavis prolongé
- Clause de résiliation automatique à certains seuils
💡 Toutes les clauses doivent respecter le Code de commerce, à défaut, elles sont nulles.
7. Recours en cas de litige ou rupture abusive
Si vous jugez la rupture injustifiée, plusieurs options :
- Lettre recommandée pour demander réparation
- Mise en demeure via avocat
- Action au tribunal de commerce dans un délai d’un an maximum
🤝 En pratique, une médiation amiable ou la négociation d’une indemnité forfaitaire sont souvent efficaces.
8. Faut-il consulter un avocat ?
Oui, surtout si :
- Une faute grave est évoquée
- Vous contestez la rupture
- Le mandant refuse de payer l’indemnité
⚖️ Un avocat en droit commercial vous guide dans la stratégie, la négociation ou la procédure judiciaire. Karavane a noué un partenariat avec le cabinet Beaubourg Avocats qui pourra vous accompagner si besoin.
FAQ : rupture du contrat d’agent commercial
Un mandant peut-il rompre un contrat sans justification ?
Non, sauf à respecter le préavis et verser une indemnité, sauf faute grave.
Un agent peut-il partir sans indemnité ?
Oui, mais dans certains cas il peut en réclamer une si le départ est provoqué par le mandant.
Combien de temps ai-je pour contester une rupture ?
1 an à compter de la date de fin de contrat.
Peut-on prévoir une clause de non-concurrence ?
Oui, mais elle doit être limitée dans l’espace, le temps et indemnisée si elle est contraignante.
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